
État des lieux
C’est officiel depuis quelques années maintenant, les Elasmobranches sont des animaux en danger. Voici les motifs principaux de leur vulnérabilité.
Les Élasmobranches ont adopté une stratégie de reproduction qui produit un faible nombre de jeunes. De plus, ils n’atteignent la maturité sexuelle que tardivement. Les périodes de gestation ou d’incubation sont souvent longues. Pour finir, leur croissance est lente. Autant de caractéristiques biologiques qui expliquent le faible potentiel d’accroissement des populations d’Élasmobranches. Et aujourd’hui, dans certains cas, cette capacité d’accroissement ne peut plus compenser les pertes dues aux activités humaines.
[*Pêche intensive et soupe d’aileron *]
Depuis tous temps, les requins et les raies sont pêchés à travers le monde. Autrefois, ces pêcheries avaient une faible valeur économique. Mais depuis quelques décennies, les stocks de poissons osseux diminuent, et ces pertes sont parfois compensées par une augmentation accrue des débarquements d’Élasmobranches.
Les ailerons de requins connaissent également un succès florissant, notamment en Asie où les chinois sont particulièrement friands de ces ailerons trempés dans un bol de soupe. Cette popularité a engendré un commerce très lucratif, qui a donné naissance à une nouvelle pratique de pêche : le « shark finning ». Elle consiste à ne prélever que les ailerons et à rejeter par-dessus bord le corps de l’animal, moins valorisable économiquement.
Avec ceci, les requins et les raies représentent des prises accessoires dans de nombreuses pêcheries. Ces prises accidentelles sont soit débarquées, soit rejetées à l’eau, le plus souvent mortes.
La pêche est l’activité humaine qui menace le plus les Elasmobranches. Chaque année, plusieurs dizaines de millions de requins sont tués dans le monde.
[*Pollution et dégradation d’habitats*]
Bien entendu, la pollution chimique représente également une menace pour les Elasmobranches, comme pour tout le monde d’ailleurs. Les éléments toxiques peuvent s’accumuler dans les tissus et créer des dysfonctionnements physiologiques.
Les aménagements du littoral ou l’utilisation de chaluts de fond sont aussi responsables de la dégradation physique d’habitats. Ces milieux ne peuvent alors plus jouer leur rôle de refuges, nurseries, ou zones d’alimentation.