Les Elasmobranches


Elasmobranches : qui êtes-vous ?

Les Elasmobranches regroupent les requins et les raies. Avec les chimères, ils forment le groupe des Chondrichtyens ou « poissons cartilagineux ». Au niveau mondial, ce sont plus de 1200 espèces appartenant à la classe des chondrichtyens qui ont été identifiées à ce jour. Ce groupe zoologique révèle une très grande diversité, par leur forme, leur couleur et leur taille, mais aussi dans leur mode de vie ou dans leur biologie.

Les eaux françaises regroupent environ une centaine d’espèces différentes.

Les Élasmobranches se retrouvent dans tous les océans du globe, de l’Arctique à l’Antarctique en passant par les eaux tempérées et tropicales, du plateau continental aux plaines abyssales de plus de 3000 mètres de profondeur. Certaines espèces fréquentent même les eaux saumâtres et douces.

Cette grande diversité révèle la longue histoire évolutive de ces poissons, histoire qui a commencé il y a environ 400 millions d’années, avant même celle des dinosaures. Les variétés de formes, de couleurs et de modes de vie témoignent de leur parfaite adaptation à leur environnement.

Les Elasmobranches ont su traverser toutes les grandes crises écologiques et développer au fil du temps de nombreuses stratégies pour s’adapter parfaitement à leur milieu, et devenir les super prédateurs que nous connaissons. Mais depuis quelques décennies, de nouvelles menaces planent sur eux. Les raies et les requins sont des poissons particulièrement vulnérables. Leur croissance lente, leur maturité sexuelle tardive et leur faible fécondité les rendent particulièrement sensibles à la surexploitation. Ils doivent également faire face à la dégradation de leurs habitats liée aux activités humaines et aux dérèglements climatiques. Jouant un rôle déterminant pour les écosystèmes marins, ils figurent aujourd’hui parmi les espèces marines les plus menacées.


Subsister dans l’eau

Vivre dans l’eau inclut l’existence d’adaptations particulières, notamment au niveau du fonctionnement de certains organes. Là encore, les Élasmobranches se singularisent des autres poissons.

Le foie en guise de bouée

Si les Élasmobranches devaient utiliser leurs nageoires pour se maintenir à une profondeur donnée, cela leur coûterait trop d’énergie. C’est sans compter sur leur foie très développé, organe leur assurant leur flottabilité. En effet, l’huile qu’il contient, moins dense que l’eau, leur permet de mieux flotter. Chez les poissons osseux, c’est une poche remplie de gaz : la vessie natatoire, qui assure ce rôle. Les espèces vivant en pleine eau et nageant beaucoup possèdent un foie de taille très importante. Chez le requin peau-bleue, il peut atteindre 20% de la masse corporelle.

Bouger pour mieux respirer

Comme tout poisson digne de ce nom, ce sont les branchies qui assurent la respiration. Chez les Élasmobranches, elles s’ouvrent directement sur l’extérieur par 5 à 7 fentes branchiales selon les espèces, parfois recouvertes d’un simple morceau de peau. Contrairement aux poissons osseux, où un opercule recouvre les fentes et s’ouvre sur l’arrière par l’ « ouïe ».
Pour assurer le passage de l’eau, de la bouche jusqu’aux branchies, les Élasmobranches pélagiques se doivent de rester en mouvement en permanence, de façon à faire circuler l’eau de leur gueule aux fentes branchiales.

Les espèces benthiques, qui peuvent rester inactives un long moment, parviennent elles à pomper l’eau pour oxygéner leur système branchial.
Certaines espèces possèdent un petit orifice en arrière de l’œil : le spiracle, qui permet à l’eau d’accéder aux branchies sans passer par la bouche.