Elasmobranches de la Mer d’Iroise


Collaborer avec le Parc naturel marin d’Iroise (PNMI) et mobiliser les pêcheurs professionnels signataires de la charte « Pêcheur partenaire » pour rassembler des nouvelles données sur les espèces de raies et requins fréquentant la Mer d’Iroise
De 2016 à 2020, une collaboration informelle a existé entre l’APECS et le Parc naturel marin d’Iroise. L’association a assuré la formation des agents du Parc à l’identification des espèces de raies et requins et au protocole de marquage. Elle a aussi fourni le matériel afin que les agents puissent marquer certaines espèces à l’occasion de leurs embarquements ou lors d’opérations de pêche scientifique.

L’année 2021 a marqué une nouvelle étape dans cette collaboration avec le démarrage d’un projet pour une période de trois ans. Ce projet avait pour premier objectif d’identifier, au sein des eaux du PNMI et à partir de données existantes, des zones d’importance pour les espèces de raies et de requins exploitées. Il visait également à tester le marquage de certaines espèces en autonomie par les pêcheurs professionnels afin d’aider à mieux appréhender l’ampleur de leurs déplacements et pouvoir ainsi évaluer le rôle que peut jouer une aire marine protégée comme le Parc dans la gestion d’espèces mobiles. Parallèlement, le projet devait être l’occasion de sensibiliser les pêcheurs professionnels à la présence d’espèces à enjeux de conservation et de les informer sur les bonnes pratiques à adopter en cas de capture accidentelle.

Analyse des données existantes
Un premier travail d’analyses descriptives a été mené sur des données existantes de capture issues de la pêche professionnelle ou de campagnes scientifiques. L’objectif était de mieux décrire la distribution des espèces d’élasmobranches présentes au sein du Parc naturel marin d’Iroise.

Programme de marquage
Avec ce projet, l’APECS souhaitait aussi rendre les pêcheurs professionnels de l’Iroise acteurs de l’amélioration des connaissances sur les requins et les raies. Il a été proposé aux pêcheurs engagés dans la charte “Pêcheurs partenaires” du Parc de marquer deux espèces pour lesquelles les eaux de l’Iroise pourraient avoir une importance particulière : la raie bouclée (Raja clavata) et l’émissole tachetée (Mustelus asterias). La présence de la raie bouclée en Baie de Douarnenez est connue. Le programme CapOeRa de suivi des échouages des capsules d’oeufs de raies de l’APECS laisse de plus penser que la Baie constitue une zone importante pour la reproduction de cette espèce. La présence de l’émissole tachetée en Mer d’Iroise est mal décrite. Une zone d’agrégation saisonnière, principalement de femelles semble-t-il, est par contre connue au fond de la Rade de Brest. L’Iroise constitue donc à minima une zone de passage pour rejoindre un secteur probablement important pour le cycle de vie de l’espèce. Cette action de marquage en autonomie avait aussi pour but d’essayer de renforcer les marquages déjà réalisés de 2015 à 2020 par l’APECS ainsi que par les agents du Parc lors de certains de leurs embarquements à bord des navires de pêche ou lors d’opérations de pêche scientifique.

Sensibilisation
La formation proposée aux pêcheurs volontaires a également été l’occasion de leur rappeler la réglementation souvent complexe pour ces espèces et de les sensibiliser aux bonnes pratiques à adopter en cas de capture d’une espèce à enjeux de conservation ainsi qu’à l’importance de signaler ces captures accidentelles à l’APECS. Les données sont en effet difficiles à rassembler pour ces espèces rares et toute observation a donc une grande valeur.

La rapport final présentant les résultats de ce projet a été publié en mars 2024.









Plusieurs espèces de raies et de requins fréquentent la Mer d’Iroise. Dans une optique de gestion durable de la ressource au sein d’une aire marine protégée, il est nécessaire d’améliorer les connaissances sur ces espèces.


  • Identifier au sein des eaux du Parc naturel marin d’Iroise des zones d’importance pour les espèces de raies et de requins exploitées
  • Tester le marquage en autonomie par les pêcheurs professionnels pour aider à mieux comprendre les déplacements de certaines espèces et pouvoir évaluer le rôle que peut jouer une aire marine protégée dans leur gestion/conservation
  • Limiter les impacts de la pêche sur les espèces à enjeux de conservation

Depuis 2021